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Taskforce « Biodiversité »

2010 sera l’année mondiale de la biodiversité,
le 22 mai 2010 la journée de la biodiversité

Qu’est ce que la Biodiversité ?

Le terme « biodiversité » vient de la contraction de l’expression anglaise « biological diversity », c’est à dire « diversité biologique ».
La biodiversité reflète le nombre, la variété et la diversité des organismes vivants.
Le terme désigne à la fois

  • la diversité au sein des espèces [diversité génétique],
  • entre les espèces [diversité d'espèces]
  • entre les écosystèmes [diversité d'écosystèmes].

Des indicateurs tels que le nombre d’espèces dans une zone donnée peuvent permettre le suivi de certains aspects de la biodiversité.

La biodiversité est partout, aussi bien sur terre que dans l’eau. Elle comprend tous les organismes, depuis les bactéries microscopiques jusqu’aux animaux et aux plantes plus complexes.

La biodiversité offre de nombreux bienfaits fondamentaux aux humains, qui vont au-delà de la simple fourniture de matières premières. C’est pourquoi, la perte de biodiversité a des effets néfastes sur plusieurs aspects du bien-être humain, tels que la sécurité alimentaire, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, la sécurité énergétique et l’accès à l’eau propre et aux matières premières. Elle touche également la santé, les relations sociales et la liberté de choix.

Presque tous les écosystèmes sur Terre ont été transformés de façon considérable par les activités humaines. Des écosystèmes continuent à être transformés pour l’agriculture et à d’autres fins. Actuellement, la perte de biodiversité et les changements dans l’environnement qui y sont liés sont plus rapides qu’à aucune période de l’histoire de l’humanité. De nombreuses populations animales et végétales sont en déclin (1,5 million d’espèces vivantes ont été découvertes), que ce soit en termes de nombre d’individus, d’étendue géographique, ou les deux. La disparition d’espèces fait partie du cours naturel de l’histoire de la Terre. Cependant, l’activité humaine a accéléré le rythme d’extinction, qui est au moins 100 fois supérieur au rythme naturel d’extinction.

Source : Planète info – Biodiversité – le Consensus Scientifique – Résumé du rapport de l’Evaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire, 05/2007.

 

 

Le regard de Pierre Monge (FIHUAT)

La forêt

L’attention doit être appelée sur l’importance de la forêt dans la vie.

Traditionnellement, les fonctions qui lui sont reconnues sont, par ordre d’importance économique décroissante, d’un rapport total à l’hectare de 969 euros, décomposés comme suit: fixation du dioxyde de carbone (529), promenade (200), filtration de l’eau (90), fourniture de bois (90), chasse (60).

Or, cette analyse, conduisant à une certaine valorisation, laisse de côté trois fonctions essentielles et vitales de la forêt :

Par ailleurs, les forêts équatoriales et tropicales régressent très rapidement. Il s’agit là d’un phénomène fort préoccupant. Non seulement les diverses ethnies qui les habitent sont inexorablement chassées, en vue d’étendre les superficies consacrées à l’agriculture ou à l’élevage. Parfois pour faire des agrocarburants. Elles ont par ailleurs pour effet de réduire encore plus drastiquement la biodiversité. Remplacer une canopée particulièrement riche en faune et en flore de toute nature par des surfaces cultivées et traitées de façon industrielle appauvrit considérablement les milieux et constitue une préoccupation majeure pour les générations à venir.

En effet, la photosynthèse dégage du dioxyde de carbone la nuit. Les capacités naturelles d’absorption de ce dernier par divers éléments sont maintenant saturées. Si la photosynthèse fixe aussi le dioxyde de carbone, elle produit par ailleurs, le jour, de l’oxygène absolument indispensable à la vie.

L’utilisation d’énergie fossile entraîne à elle seule une très considérable consommation d’oxygène. Les capacités de production de ce dernier vont donc devenir d’autant plus vitales qu’elles rétrécissent comme une peau de chagrin, avec la disparition accélérée de ce qui était et reste encore le véritable poumon de la planète, à savoir les forêts équatoriales et tropicales dont il ne restera dans quelques décennies que de bien pauvres lambeaux, si l’on continue de défricher au rythme actuel pour consacrer les surfaces ainsi libérées à la culture et à l’élevage…

Lorsque ces terres auront été épuisées, elles deviendront probablement désertiques à plus ou moins long terme. Les agrocarburants, nécessitant par ailleurs l’utilisation d’eau et de nombreux produits industriels jugés nécessaires à l’agriculture, mais très polluants. Il en résulte un appauvrissement de la biodiversité et des sols, une acidification, parfois une salinisation croissante des milieux. Et encore pis une eutrophisation de ces derniers.

Dans ces conditions, les pratiques actuelles apparaissent comme peu satisfaisantes sur les divers plans écologique, économique, financier, social et humain, si l’on se place du point de vue du long et du très long terme. Et les arbres artificiels conçus pour absorber le dioxyde de carbone, comme l’enfouissement de ce dernier dans des puits profonds, toutes opérations par ailleurs très consommatrices d’énergie, ne produisent pas d’oxygène. Elles en consomment au contraire en abondance.

La pire des pratiques consiste à utiliser le feu pour prétendument régénérer les sols. Les pratiques de défrichage et écobuage relèvent alors du Néolithique, et à la limite de la criminalité s’il en résulte la perte de vies humaines. Car il n’est de pire ennemi de la biodiversité que le feu. Il brûle tout, détruit tout, y compris la microfaune et la microflore, la plupart du temps de manière définitive et irréversible.

Enfin, faire des recherches pour faire transformer par des bactéries le dioxyde de carbone en sucre puis en carburant complique encore la solution. L’utilisation de l’énergie fossile consomme sans limite aucune l’oxygène de l’atmosphère. La problématique fondée exclusivement sur la résorption du dioxyde de carbone en considérant comme illimitées et renouvelables les réserves d’oxygène pourraient apparaître, avec le recul du temps, comme l’une des erreurs conceptuelles les plus tragiques du 21° siècle.

Il ne faudrait pas dissocier le cycle du carbone de celui de l’oxygène et faire en sorte qu’ils se complètent. Au lieu de considérer que l’oxygène est une ressource qui se renouvelle naturellement et de manière infinie. Il n’est pas d’erreur écologique plus grave et plus lourde de conséquences, sauf peut-être à considérer le prétendu « pouvoir épurateur illimité de l’eau de mer ». Il peut avoir encore cours de nos jours, alors qu’il y a de plus en plus de zones maritimes mortes où la biodiversité et la vie sont réduites à leur plus simple expression. Et des amoncellements de déchets marins de la dimension d’un continent.

Autre paradoxe, le productivisme tend à devenir une véritable religion dérivée de la recherche à tout prix de la productivité. Ce grand espoir du 20° siècle, si cher à Jean Fourastié. Il était concevable de placer ce concept au centre des réflexions lorsque les économies dévastées par suite des deux guerres mondiales et de la crise de 1929 devaient être relevées. Mais la productivité pourrait devenir le désespoir du 21° siècle, parce que beaucoup trop axée sur des objectifs quantitatifs, sur l’économique et le financier à court, voire très court terme, et non sur l’humain et le social à beaucoup plus long terme. La quantité n’est, du reste, qu’une infime partie de la connaissance, qui s’analyse en fait en 12 critères distincts. La quantophrénie serait ainsi devenue une nouvelle maladie dont taylorisme, stakhanovisme et maintenant productivisme sont devenus progressivement les syndromes ou le reflet.

Il existe pourtant des critères objectifs beaucoup plus importants, dont la qualité. Elle devrait être replacée davantage au centre des concepts et des réflexions, y compris la qualité de vie, la qualité des relations humaines, et une bien meilleure prise en compte des facteurs humains. La qualité devrait donc inclure notamment un plus grand respect de l’autre, quels que soient âge ou sexe, origine ethnique, sociale ou géographique, situation sociale ou professionnelle, convictions, croyances et pratiques philosophiques et/ou religieuses. Un meilleur respect des rythmes de la nature aussi bien que de l’homme (cf. note sur l’eurythmie du 29/07/2007). Mais il faut évoquer par ailleurs un constat encore plus problématique et plus préoccupant pour les générations à venir. Car il faut sans doute mieux considérer les générations passées et davantage respecter les héritiers du futur.

Etre, c’est habiter. Que ce soit en Egypte (le pharaon, la grande maison, et, par extension celui qui l’habite) ou en Grèce (la lettre « epsilon » suspendue à l’envers dans l’embrasure de la porte du temple de Delphes ne pouvait être vraiment lue que vue de l’intérieur). Mais être, c’est aussi respirer (en Egypte, l’ankh amarnienne, signe de vie, est placée sous les narines d’Akhnaton ; curieusement, beaucoup de reproductions contemporaines suppriment cet important détail). Ce n’est pas le pur effet du hasard si le Ceiba pentandra ou yaatxe représenté sur la pierre tombale de Pacal le Grand occupe la moitié de cette dernière. Cet arbre symbolise l’axe du monde dans les croyances mayas. C’est assez bien vu. L’arbre participe en effet à la régénération de la nature, notamment par la production d’oxygène qui est une source de vie, encore plus que l’eau (dont la molécule en contient un atome).

Par ailleurs, certains auteurs grecs anciens considéraient l’air comme le plus important des éléments. L’oxygène que dégage l’arbre avec des performances et un coût sans concurrents est donc indispensable à la vie. Cette fonction est bien sûr encore plus importante que la capture du dioxyde de carbone émis en quantités colossales par la consommation d’énergie fossile et d’oxygène résultant de la combustion. Sans oxygène, nulle vie n’est possible. Il faut voir la lourdeur des processus et l’énergie nécessaires pour produire de l’oxygène à partir du nitre (Priestley), ou de l’oxyde rouge de mercure (Scheele). Lavoisier avait appelé cet élément oxygène en construisant un nouveau concept à partir de deux termes grecs (óζύς, acide-ce terme peut aussi signifier fugace, comme dans le 3° précepte d’Hippocrate relatif à l’occasion-; γεννάω, je produis). Lavoisier pensait, en effet, que l’oxygène était indispensable pour fabriquer des acides en le combinant avec charbon, soufre ou phosphore. Alors que cela n’est pas nécessaire, notamment pour les acides sulfurique et chlorhydrique. Mais il avait parfaitement analysé le rôle essentiel de l’oxygène dans respiration et combustion. On pourrait parfois se demander si l’on n’aurait tout simplement perdu de vue le premier. A moins d’étudier en association très étroite les deux cycles carbone+oxygène.

L’immense développement d’ « esclaves mécaniques » censés libérer l’homme, qui n’a peut-être jamais été aussi esclave de la machine, les besoins illimités d’énergie semblent avoir obnubilé les esprits, au point d’en oublier la limitation des ressources énergétiques et encore plus celle des ressources en oxygène. Le manque d’oxygène dans l’air et encore plus dans l’eau (sursaturée de dioxyde de carbone au niveau des océans ; appauvrie en oxygène par des organismes tels que les algues dans eaux marines et continentales) apparaîtra peut-être un jour plus préoccupant que la recherche d’exoplanètes ou la conquête de l’espace. Que si certaines zones deviennent inhabitables ou inhospitalières sans masque, voire sans scaphandre, que ce soit pour travail ou loisirs, à raison des teneurs de l’air en poussières et/ou en polluants divers, voire même par suite d’insuffisance d’oxygène, même à faible altitude. Que la captation et l’enfouissage du dioxyde de carbone par des procédés industriels sont très coûteux, très consommateurs d’énergie. Surtout si le dioxyde de carbone capté par des arbres artificiels est ensuite immergé dans des conteneurs au fond des mers. Que dans ces conditions, la mise sur le marché de droits à polluer est à la fois immorale, inefficace, voire même dangereuse. Ou que des murs « végétalisés » piégeant le dioxyde de carbone et éventuellement certains types de polluants nécessitent des matériaux coûteux ; une forte consommation et des coûts élevés en énergie pour construction entretien et fonctionnement, très exigeants en eau et ne produisant d’oxygène que de façon tout à fait marginale ou symbolique. C’est là et du point de vue génération d’oxygène un fort recul de la biodiversité.

Paraît à tout le moins risquée la substitution de conifères, de palmiers ou d’eucalyptus, de cultures ou d’élevages, à des canopées équatoriales et tropicales en espaces de production. De bois pour pâte à papier, de palmiers ou de soja transgénique pour obtenir des corps gras ou des énergies dites « vertes ». Enfin et surtout, l’opération consistant à planter un milliard d’arbres a surtout un effet d’affiche, car on ne sait pas combien on en abat. Et un scion ou un baliveau ne peuvent avoir le même effet qu’un arbre dans la force de l’âge pour fixer le dioxyde de carbone et surtout produire de l’oxygène. Nombre des opérations peuvent donc paraître en définitive peu judicieuses, voire parfois très risquées pour les populations en place et encore plus pour les générations à venir.

Comme l’occasion, l’oxygène est fugace. Il faudrait donc apporter plus d’attention au rôle qu’il joue dans la vie. Dans ces conditions, le meilleur moteur ne serait pas seulement celui qui consomme le moins d’énergie, pollue le moins et rejette le moins de dioxyde de carbone ou d’autres types de polluants, mais encore celui qui consomme le moins d’oxygène. La meilleure forêt ne serait pas celle qui produit le plus de bois, mais celle qui contribue le plus non seulement au fonctionnement de la biosphère, de la fixation du dioxyde de carbone à la reconstitution des réserves d’oxygène.de l’atmosphère et enfin pour sa contribution à la biodiversité. Et la meilleure zone humide comme le meilleur écosystème seraient ceux qui non seulement rejettent le moins de méthane ou de gaz à effet de serre, mais encore ceux qui contribuent le plus efficacement à la régulation des éléments (terre, feu, air, eau) tout en résorbant les éléments excédentaires (polluants ou non) et produisent de l’oxygène. Les variétés végétales qui absorbent l’énergie de la houle ou du vent, des mangroves aux hêtres des clos masures normands, devraient être protégées. Du reste, le béton qui a été substitué aux mangroves ne durera pas autant que celui du dôme du Panthéon de Rome. Celui de l’Arche de la Défense a été conçu pour durer 100 ans. L’autre compte près de deux millénaires. Par ailleurs, ont été observées des rafales de plus de 300 km/h à une trentaine de kilomètres du Pont de Normandie conçu pour résister à des vents de 240 km/h. Il faudrait donc réviser l’échelle de Beaufort, et concevoir puis réaliser en urgence de nouveaux écosystèmes intégrés, donc régulateurs de l’ensemble des éléments, et non pas seulement l’eau ou le feu. Il faudrait sûrement enfin mieux sensibiliser les acteurs aux conséquences immédiates et plus lointaines de la surconsommation d’énergie, des pollutions qui affectent le fonctionnement des écosystèmes et la vie dans les divers milieux.

Les débats sur le changement climatique ou la valorisation des forêts pourraient ainsi paraître surréalistes aux habitants de zones déboisées, désertifiées ou submergées par de grands barrages. Au pasteur aux pieds nus du Kenya obligé d’abattre son troupeau, y compris les chameaux, tant sévit la sécheresse, alors que la capitale du pays surpeuplée est par ailleurs en proie à la violence. Ou encore aux tribus de l’Omo chassées de leur habitat encore boisé pour réaliser un grand barrage et produire de l’énergie. Ou en Asie les Mentawaï. Ou encore les Mapuches déplacés de Patagonie. Ou enfin les Tobas du Chaco aujourd’hui pratiquement disparus. Sans compter les ethnies parmi lesquelles a vécu Claude Lévi-Strauss ; il ne restera guère plus que témoignages et souvenirs dans les écrits de ce dernier, images d’archives et objets divers pour les musées anthropologiques. L’enjeu que représentent forêts et à un degré moindre zones humides est donc absolument vital non seulement pour les populations en place, parfois depuis un temps immémorial, pour la biodiversité, mais encore plus pour les générations à venir.

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